Les écrans solaires protègent-ils correctement l’ADN ? C’est sur cette question que des chercheurs de notre laboratoire travaillent en collaboration avec les Laboratoires Pierre Fabre Dermo-Cosmétiques depuis plus de 15 ans. Jusqu’à présent, les études étaient réalisées dans des peaux reconstituées ou chez des volontaires. Ces approches ont des limites dues à la complexité de la préparation des modèles
in vitro ou la mise en place de procédures invasives chez l’humain. Pour s’affranchir de ces obstacles, nous avons ciblé les petits fragments d’ADN endommagés qui sont relargués par les systèmes de réparation, plutôt que directement l’ADN des noyaux. Ceci a nécessité une mise au point analytique complexe, notamment pour la préparation des échantillons, pour étudier des fluides biologiques comme des milieux de culture ou de l’urine
[1].
Après des applications très informatives
in vitro, nous avons utilisé la méthode dans une étude clinique exploratoire impliquant des volontaires avant et après leur période de vacance estivale. Le groupe contrôle suivait ses habitudes d’utilisation d’écran solaire, le second recevait des consignes pour l’application d’un produit d’indice SPF50+. Pour valider l’approche analytique urinaire, des mesures dans l’ADN de la peau étaient aussi réalisées.
Triple succès : i) les dommages de l’ADN sont bien détectés dans l’urine, ii) leur quantité est corrélée à celle retrouvée dans l’ADN et iii) l’application soignée de crème solaire protège bien l’ADN
[2].