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Soutenance de thèse

Quantification de biomarqueurs d’exposition à des agents vésicants dans des matrices biologiques facilement accessibles

Lundi 04 octobre 2021 à 14:00
Salle de séminaire  445du bâtiment 10.05, CEA-Grenoble et en visioconférence 
Publié le 4 octobre 2021

​Par Marie Roser-Gilardoni
Équipe Chimie Interface Biologie pour l’Environnement, la Santé et la Toxicologie (CIBEST)

Dans le domaine de la menace chimique l’un des principaux enjeux consiste à avoir accès à des méthodes de suivi biologique pour l’identification des toxiques et l’évaluation de l’exposition individuelle. L’ypérite (gaz moutarde), un toxique de guerre de la famille des vésicants, et son analogue le CEES seront au centre de cette thèse. Cette étude vise à mettre en place une méthode analytique spécifique à l’ypérite, sensible, capable de quantifier des biomarqueurs d’exposition persistants, présents dans les fluides biologiques et adaptés à une analyse par couplage de la chromatographie liquide et de la spectrométrie de masse (UHPLC-MS/MS). A travers diverses expérimentations biologiques, à la fois in vitro et in vivo, nous avons obtenus des résultats cohérents permettant de conclure sur la pertinence de certains biomarqueurs. L’adduit de l’ADN, N7Guanine-CEES, a été détecté pour tous les modèles utilisés. Dans le plasma de souris, il est persistant jusqu’à 14 jours. Le conjugué au glutathion, GSH-CEES, est éphémère et proche des limites de détection puisqu’il est rapidement transformé en conjugué à la cystéine, CYS-CEES. La quantité de Cys-CEES est élevée par rapport aux autres biomarqueurs quel que soit le modèle biologique mais son analyse est complexe de par son caractère polaire et la présence d’interférents. Ce conjugué est transformé en conjugué à l’acide mercapturique. NAC-CEES a été détecté que lors d’une exposition in vivo mais pas in vitro. Il est persistant pendant deux semaines. Une simple adaptation de la méthode analytique pour les biomarqueurs du CEES a été faite pour les biomarqueurs de l’ypérite en intégrant la SPE en ligne. Cette méthode validée permet de détecter rapidement dans le plasma humain les biomarqueurs de l’ypérite Cys-Yp, NAC-Yp et N7Gua-Yp. Notre travail a donc permis de valider de nouveaux biomarqueurs d’exposition aux vésicants et a apporté de informations sur le métabolisme de ces agents toxiques.